Tout d’abord, dans un but de rationalisation de son infrastructure informatique, d’optimisation des coûts et même de gain de place il peut être intéressant de remplacer ses serveurs physiques par des serveurs virtuels : la virtualisation.
Néanmoins, ce travail nécessite un minimum de préparation. Il faut notamment faire une évaluation de la performance gagnée ou perdue par le serveur suite à la virtualisation. Il est également important d’évaluer les risques encourus lors de la migration en elle-même mais également des risques de ne pas virtualiser le serveur physique.
Ces évaluations permettent de définir l’éligibilité de virtualisation des serveurs. En fonction des résultats, la décision peut être prise pour certains serveurs physiques de ne pas les virtualiser en l’état.
Les avantages et inconvénients de la virtualisation des serveurs
Avant de détailler comment réaliser les évaluations, les tableaux suivants rappellent de façon générale les avantages et inconvénients de la virtualisation des serveurs.
Avantages | |
Réduction du matériel |
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Facilité de gestion |
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Réduction de l’empreinte écologique |
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Rapidité des mises en production |
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Abstration du matériel |
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Inconvénients | |
Performance dégradée |
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Expertise demandée |
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Impact élevé en cas d’incident |
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Que faut-il analyser pour évaluer l’éligibilité à la virtualisation des serveurs
Chaque serveur a une configuration matérielle et système différente. De plus, chaque serveur héberge des services métiers différents, plus ou moins impactant pour l’activité de l’entreprise. Il est donc nécessaire d’évaluer au cas par cas l’éligibilité à la virtualisation des serveurs.
Evaluation 1 : Quel impact de la virtualisation sur les performances sur mon serveur ?
Tout d’abord, comme expliqué dans les inconvénients à la virtualisation, les serveurs hébergeant des bases de données sont généralement plus performants en étant installés directement sur un serveur physique.
Il faut ici identifier le profil du serveur à migrer en contrôlant les services hébergés. En effet, certains serveurs hébergent souvent plus de services que ce pourquoi ils existent. De plus, la documentation étant souvent incomplète ou pas à jour, il n’est donc pas suffisamment fiable de se baser sur cette documentation ou sur le nom DNS/NetBIOS du serveur.
Les éléments à contrôler pour identifier l’ensemble des services hébergés d’un serveur sont :
- Les rôles et fonctionnalités installés (pour les serveurs Windows)
- Les services actifs
- Les applications installées
- Les ports ouverts
En croisant l’ensemble de ces données on peut en déduire le profil du serveur (serveur Web, de messagerie, serveur de fichiers, …). On identifiera ainsi si des bases de données tournent sur le serveur et donc potentiellement, que les performances du serveur soit altérée suite à la virtualisation.
Evaluation 2 : Quels sont les risques de ne pas virtualiser le serveur ?
En fonction de certains critères, il peut devenir impératif de faire évoluer le serveur physique et son système pour éviter un incident (une interruption de service). Ne pas faire évoluer son système (via de la virtualisation par exemple) peut donc être un risque.
- L’obsolescence physique : Des composants vieillissants ont plus de chance de tomber en panne. De plus, ils sont plus sujets à des failles de sécurité. Virtualiser une telle machine permet de bénéficier d’un matériel plus récent.
Ensuite, ce qu’il faut contrôler pour évaluer l’obsolescence physique :
- La date de sortie du processeur
- La date de sortie du BIOS
- Le type de disque dur (HDD, SSD)
- Le type de barrette mémoire et la quantité
- L’obsolescence système: De la même façon, un OS non supporté ne dispose plus des correctifs de l’éditeur. Le virtualiser permettra de l’installer sur du matériel récent sans problèmes de compatibilités. De plus, il sera plus simple de l’isoler via des switches virtuels par exemple et donc de compenser le manque d’update par l’isolement
Ensuite, ce qu’il faut contrôler pour évaluer l’obsolescence système :
- La version de l’OS (pour évaluer s’il est encore sous support éditeur)
- L’absence de sauvegardes: Un serveur non sauvegardé peut être sujet à des pertes de données définitives en cas de crash. La virtualisation permet à minima de sauvegarder son système via l’hyperviseur.
Enfin, ce qu’il faut contrôler pour évaluer l’obsolescence système :
- La présence d’agents de sauvegardes
Evaluation 3 : Quels sont les risques d’incidents lors de la migration du serveur ?
Enfin, le dernier aspect à contrôler est le risque qu’un incident ait lieu au moment de la migration (passage du serveur physique à virtuel en l’occurrence). Lors d’un incident les services hébergés par le serveur peuvent devenir inactif ce qui peut avoir des répercussions sur le Business de l’entreprise.
L’idée est donc indispensable de connaitre « le poids Business » du serveur physique pour en déduire l’impact en cas d’incident lors de la migration.
Pour cela un profilage du serveur doit être fait et les éléments à contrôler sont les mêmes que l’analyse d’impact sur les performances.
Il pourrait être défini qu’un serveur physique concentrant une multitude de services à fort impact Business ne soit pas virtualisé en l’état. L’une des solutions sera de découper ce serveur en plusieurs machines virtuelles hébergeant séparément chacun des services à fort impact Business. L’avantage de la virtualisation c’est que ça ne consommera pas plus de matériel.
Enfin, les serveurs physiques dont le stockage est externalisé (sur des NAS, SAN, baies de stockages) représentent un risque d’incident plus faible que les serveurs tout en un.
Optimiser l’évaluation via l’automatisation
Une fois les 3 types d’évaluations réalisées, il faudra mettre les résultats en parallèle sur chaque serveur physique et ainsi déduire son éligibilité à la virtualisation.
Réaliser ces opérations unitairement sur un serveur est possible. Cependant cela nécessite la présence d’un administrateur système et qui a le temps de faire ce travail de collecte et d’analyse. Si l’infrastructure serveur n’est pas maitrisée ou si la quantité de serveur à évaluer est importante, il devient rapidement utile et moins couteux d’automatiser ce travail chronophage.
Corrium récupère les éléments nécessaires à l'évaluation de l'éligibilité des serveurs
De manière automatisée :
- Calculer l’obsolescence matérielle et système
- Détecter la présence d’agents de sauvegarde
- Déduire le profil d’un serveur
- Identifier les bases de données, partages et applications métiers installés
- Récupérer les données de configuration (ressources matérielles, configuration OS, services et applications installées, ports ouverts, …)